N'attendons pas l'Enfant Jésus...


N'attendons pas l'Enfant Jésus...
Non, ça vaut mieux. Attendons Dieu et sa manifestation glorieuse, ça oui. Mais pas un enfant.
Parce que c'est impensable.

Faisons comme si nous ne connaissions pas la trame de l'histoire.

Resituons-nous dans l'Ancien Testament, dans l'attente du Messie, du Sauveur, de l'Envoyé qui doit venir avec puissance, pour rétablir la justice et nous sauver en "déployant la force de Son bras"...

Au fond, soyons honnêtes : il nous suffit de tirer de notre (plus ou moins) inconscient, le Dieu de nos fantasmes: un Dieu magique, qui arrange rapidement nos problèmes depuis Là-haut, un Dieu comme il faut, qui fasse son travail de Dieu, quoi !


Oui, attendons donc ce Dieu-là. Et préparons-nous bien à Sa venue.

C'est le seul moyen pour comprendre l'hallucinante nouveauté du Nouveau Testament. C’est le seul moyen pour que nous ayons une vraie surprise le 25 décembre : L’incroyable, l’incompréhensible et déstabilisatrice irruption de Dieu dans l’Histoire humaine... d’en-bas... petit enfant!


Alors nous pourrons commencer à changer nos schémas étroits, alors nous pourrons peut-être même nous laisser toucher, surprendre, émouvoir par ce Dieu qui arrive sur la pointe des pieds, en pleurant, et qui, au lieu d’arranger nos problèmes, semble plutôt nous en rajouter... et nous demander de l’aide !

Mais en s’immergeant dans l’humanité, il les assume, il les prend sur Lui pour les vivre avec nous... et c’est comme cela qu’Il nous sauve.

Ne l’attendons pas cet enfant. Sinon, ce sera un Noël de plus, un Noël de routine, sans surprise, un Noël sucré, plein de lumière et d’euphorie... mais pas de VRAIE JOIE.


Attendons donc le Dieu de nos rêves... 
pour nous laisser bouleverser par un nouveau-né,
qui nous regarde et se rit
de lire dans nos yeux
la surprise incrédule.

Joyeuse surprise !


Sr Olivia


Avent 2009, Bari (Italie)
J'avais écrit l'original en espagnol,
puis en italien... Et enfin en français !

Libre !

Reconquérir ma liberté. La saisir. M’en saisir. Décider responsablement sous le regard de Dieu. Poser des choix. Mettre de l’ordre… 
Contrainte qui rend vraiment libre, qui est liberté.
Choisir vraiment, et non subir les aléas de mes caprices, désirs, envies, paresses, forces d’inertie…
Muscler ma volonté. Choisir. Me décider. Agir selon ce choix profond qui ne cède pas aux pressions du caprice passager.
Être libre.

Être, Jésus, être, sous Ton regard d’amour bienveillant, ce regard qui bénit, encourage, sourit, relève…
Donne-moi, Seigneur, cette vitalité morale et spirituelle, cette « détermination determinée », oui, ce désir viril, qui n’est pas vague sentiment ou velléité, mais désir profond, le plus véritable, le plus mien. Ce désir qui me prend aux entrailles et possède en soi la force pour l’accomplir, la force d’agir selon ce désir… un désir efficace.
Oui Jésus, donne-moi ce désir efficace, et qu’il naisse de l’amour de Toi, ou de Ton Amour pour moi, de Ton Amour qui me presse. Et de cette aspiration plus profonde à exister, à exister vraiment, pleinement, à remplir toutes les possibilités de cet être que Tu m’as donné, à honorer la VIE, l’existence que Tu as pensé et désiré pour moi.
Jésus, je désire tellement t’accueillir de tout mon être !
Que Ta vie, Ta présence, Jésus, se dilate en moi.
Déplie, Jésus, déploie toutes ces dimensions rabougries de mon être…

Que souffle Ton Esprit, et qu’Il gonfle mes voiles ! 

Adveniat !

Avent... Adventus. Avènement.
Adveniat Regnum Tuum ! Que Ton Règne advienne !
Avent. Temps de l'avènement.
Aspiration.
Que Ton Règne se rende présent, qu'Il vienne dans notre présent, ici, maintenant.
Nous nous dirigeons vers un avènement : Il vient ! Ad-ventus. Et cet avènement, qui est une personne, vient à notre rencontre, Il vient vers nous.

Marchons vers Celui qui vient !
Car l'Avent n'est pas un temps statique. C'est le temps de se mettre en marche vers LA VENUE. Vers la venue de ce Règne que nous implorons.
Il vient au devant de nous. Ad-ventus.

Il vient à nous notre Roi. Préparons-nous à Sa venue. Mettons-nous en marche.
Avent... Deux désirs qui se mettent en chemin, pour s'embrasser dans la rencontre de la Nativité.
Qu'Il vienne !
Adveniat !
Réveillons notre désir, appelons-le, implorons-le, et marchons vers Lui.
Qu'Il vienne !
Qu'il resplendisse ce Royaume déjà présent.

Oui. Amen. Viens Seigneur Jésus !
Ad-viens en mon cœur. Règne dans ma vie.

Reims, Avent 2013

La France va mal... bonne nouvelle !

"La France tombera très bas. Plus bas que les autres nations, à cause de son orgueil […]. Il n'y aura plus rien. Mais dans sa détresse, elle se souviendra de Dieu et criera vers Lui, et c'est la Sainte Vierge qui viendra la sauver. La France retrouvera alors sa vocation de Fille aînée de l'Eglise..."
Marthe Robin (1902-1981) en 1936, in "France réveille-toi", p.178 (éd. L'Icône de Marie).

Je me contente ici de citer quelques auteurs, saints, papes, qui alimentent notre espérance pour le monde en général, et pour notre France en particulier, bien malade en ce début du Troisième Millénaire...  Que cela nous fasse l'effet de ces gouttes de rosée, qui annoncent que le soleil brillera de nouveau, après la nuit.

Voici d'abord la citation complète (beaucoup y voient une prophétie pour aujourd'hui) de ce que Marthe Robin confiait au Père Finet (le co-fondateur des Foyers de Charité) en 1936 :

La France tombera très bas, plus bas que les autres nations, à cause de son orgueil et des mauvais chefs qu'elle se sera choisie. Elle aura le nez dans la poussière. Il n'y aura plus rien. Mais dans sa détresse, elle se souviendra de Dieu. Alors elle criera vers lui, et c'est la Sainte Vierge qui viendra la sauver. La France retrouvera alors sa vocation de Fille aînée de l'Eglise, elle sera le lieu de la plus grande effusion de l'Esprit Saint, et elle enverra à nouveau des missionnaires dans le monde entier ".

Cela rejoint bien ce qui sera révélé, moins de dix ans plus tard, au jeune martyr vietnamien Marcel Van. Nous l'évoquerons également dans ces lignes.

Quant à l'expression "fille aînée de l'Eglise" à propos de la France, elle n'est pas de Marthe Robin. Déjà employée par de nombreux papes (Grégoire IX, Léon XIII, saint Pie X, Pie XI, puis plus récemment Pie XII - après Marthe Robin pour ce dernier, mais il avait déjà parlé de la vocation particulière de la France quand il était encore Cardinal Pacelli - et surtout le fort - et célèbre - appel de Jean-Paul II au début de son pontificat), on trouve aussi cette appellation chez plusieurs saints et rois de France...

Voici deux passages des exhortations de Pie XII et Jean-Paul II.

Pie XII :

" Il n'est pas rare qu'aux instants les plus critiques, ainsi qu'un coup de vent rompt les nuages et laisse voir l'étoile qui guidera le navigateur au port, le Seigneur envoie l'inspiration surnaturelle qui doit faire d'une âme le salut de son peuple. Levez donc les yeux, fils bien-aimés, dignes représentants d'une nation qui se glorifie du titre de fille aînée de l'Eglise, et regardez les grands exemples qui vous ont précédés. […] Vénérez les saints. […] Tombez à genoux devant le Dieu qui vous attend au tabernacle, renouvelez votre profession de foi, promettez-lui de nouveau votre fidélité la plus parfaite, et soyez sûrs que ce faisant vous répondrez à votre vocation d'hommes, de chrétiens, de Français. […] Et s'il peut sembler un moment que triomphent l'iniquité, le mensonge et la corruption, il vous suffira de faire silence quelques instants et de lever les yeux au ciel, pour imaginer les légions de Jeanne d'Arc qui reviennent, bannières déployées, pour sauver la patrie et sauver la foi ".
Pie XII, extrait du radio-message du 25 juin 1956.

Jean-Paul II :

" Le problème de l'absence du Christ n'existe pas. Le problème de son éloignement de l'homme n'existe pas. Le silence de Dieu à l'égard des inquiétudes du cœur et du sort de l'homme n'existe pas.
Il n'y a qu'un seul problème qui existe toujours et partout : le problème de notre présence auprès du Christ. De notre permanence dans le Christ. De notre intimité avec la vérité authentique de ses paroles et avec la puissance de son amour. Il n'existe qu'un problème, celui de notre fidélité à l'alliance avec la sagesse éternelle, qui est source d'une vraie culture, c'est-à-dire de la croissance de l'homme, et celui de la fidélité aux promesses de notre baptême au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
Alors permettez-moi, pour conclure, de vous interroger : France, fille aînée del'Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ?
Permettez-moi de vous demander : France, fille aînée de l'Eglise et éducatrice des peuples, es-tu fidèle, pour le bien de l'homme, à l'alliance avec la sagesse éternelle ?
Pardonnez-moi cette question. Je l'ai posée comme le fait le ministre au moment du baptême. Je l'ai posée par sollicitude pour l'Eglise dont je suis le premier prêtre et le premier serviteur, et par amour pour l'homme dont la grandeur définitive est en Dieu, Père, Fils et Esprit".

Jean-Paul II, 1er juin 1980, extrait de l'homélie prononcée au Bourget.

Le 14 novembre 1945, au Vietnam, le Christ lui-même avait dicté une prière au jeune novice rédemptoriste Marcel Van (1928-1959, "petit frère spirituel" de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus). 
Jésus la lui présente ainsi : " Petit enfant de mon Amour, écoute, je vais te dicter une prière, et cette prière, je veux que les Français me la récitent ". Il lui dit ensuite : " Ô mon enfant, dis aux Français que cette prière est celle-là même que je veux entendre de leur bouche. Elle est sortie de mon cœur brûlant d'amour et je veux que les Français soient les seuls à la réciter. Quant à toi, mon enfant, je veux que tu la récites aussi, mais tu la réciteras également en français ".

Voici donc cette prière : 
"Seigneur Jésus, aie compassion de la France, daigne l'étreindre dans ton Amour et lui en montrer toute ta tendresse. Fais que, remplie d'amour pour toi, elle contribue à te faire aimer de toutes les nations de la terre. Ô Amour de Jésus, nous prenons ici l'engagement de te rester à jamais fidèles et de travailler d'un cœur ardent à répandre ton Règne dans tout l'univers. Amen".

...Et voici une autre prière pour la France, de Marthe Robin, encore :

« Ô Père, ô mon Dieu, 
délivrez, sauvez maintenant votre France ; 
préparez le coeur de ses enfants à la mission qu'ils vont avoir à accomplir 
pour elle, 
pour toutes les autres nations, 
pour l'Eglise tout entière.
Ô Père, ô mon Dieu, que le coeur de tous vos élus tressaille maintenant à votre appel, reconnaissant votre voix et votre commandement, votre invitation à agir ; 
conduisez-les, ô mon Dieu, 
chacun à sa place et chacun à sa mission 
et imposez-leur vous-même tout ce que vous voulez de chacun et de tous. 
Que rien ne soit l'effet de leur choix, ô mon Dieu, 
mais de votre unique désir, de votre unique volonté d'amour. 
Ô Maman chérie, ne les laissez ni s'égarer, ni se tromper. »

Une deuxième "prophétie" de Marthe Robin concernant la France a été confiée au Père Yannick Bonnet qui, en avril 1973, était allé la voir pour lui demander son avis sur la dégradation sociale et morale de la France (cf. bulletin des EDM n°101) :
" Ce n'est rien à côté de ce qui va arriver. Vous n'imaginez pas jusqu'où l'on descendra ! Pour que la France, fille aînée de l’Église, se redresse spirituellement et moralement, il faut qu'elle touche le fond. Mais le renouveau viendra du Ciel, il sera extraordinaire, comme une balle qui rebondit ! Non, cela rebondira beaucoup plus vite et beaucoup plus haut qu'une balle ! "

Cependant, il faut aussi rappeler cette autre pensée de Marthe Robin, qui refuse de se voir considérer comme une espèce de devin... :
" Je vois [la Pentecôte d'Amour] comme paisible, comme lente.
Je pense qu'elle se fera petit à petit, peu à peu.
Je pense même qu'elle a déjà commencé.
Quant à l'avenir, 
vous savez qu'on me prête beaucoup d'idées sur l'avenir.
Je ne sais rien, sauf une chose : l'avenir c'est Jésus ".

"Veillez donc et priez en tout temps" (Luc 21, 36)

 « Il faut toujours prier comme si l’action était inutile 
et agir comme si la prière était insuffisante ». 
Ste Thérère de Lisieux

Année 2012-2013

Ne rêve pas ta vie, fais-la !



Texte écrit il y a loooongtemps, pour de jeunes "confirmands", et aujourd'hui dédié à Victoire, ma petite sœur et filleule de confirmation.

Le Seigneur est mon Berger,
rien ne saurait me manquer !


L’engagement : c’est la forme de vie que choisit un chrétien.
Sans engagement il n’y a pas de vie, il n’y a pas de liberté : il n’y a qu’un personnage mené par le bout du nez par les événements et par le hasard.     
   
Un Homme engagé est un Homme qui fait des choix. Et choisir c’est être libre, c’est être indépendant, actif, debout.
Celui qui ne fait jamais de choix, qui refuse l’engagement au nom d’une pseudo-liberté, s’enferme en fait dans l’esclavage : esclave de tout ce qu’il subit et n’a pas choisi, il n’est pas à la barre de sa vie.
Bien sûr, choisir implique aussi renoncer. Quand un garçon choisit une voie, une profession, il renonce à telle autre, s’il choisit de devenir religieux, il renonce au mariage et à toutes les femmes, et d’ailleurs, s’il choisit de se marier avec une jeune fille, il ne renonce pas seulement à la vie religieuse, il renonce également à toutes les autres femmes, c'est-à-dire toutes les femmes du monde, moins une !
Alors dès que l’on fait un choix, il faut aussitôt faire le deuil de toutes les possibilités auxquelles on a renoncé. Si j’ai choisi quand j’avais douze ou dix-sept ans de me perfectionner en tennis ou en équitation, rien ne sert de regretter des années plus tard d’avoir sacrifié pour cela la gymnastique ou le théâtre où j’étais aussi fort, rien ne sert de me faire des films en me disant que sûrement si j’avais persisté dans cette voie je serais aujourd’hui un célèbre athlète ou le jeune acteur à la mode, avec son fan club.
Les regrets ne sont pas seulement stériles et totalement inutiles, ils sont aussi très dangereux  parce qu’ils ressemblent à des parasites qui mangent de l’intérieur, qui rongent lentement  le cœur, la vie et finalement le bonheur, en essayant de nous faire croire qu’on a raté notre vie, qu’on aurait pu être quelqu’un, qu’on s’est trompé dans tel ou tel choix et que c’est foutu.
Alors le regret nous fait vivre une vie qui n’existe pas, un rêve terrible parce qu’il n’est plus réalisable, un vieux film noir et blanc plein de nostalgie, mais qui ne laisse qu’un désagréable arrière-goût d’échec, une amertume.
Et cela est d’autant plus pernicieux que ce qu’on imagine est souvent complètement idéalisé : il faut bien se dire que de toutes façons, rien ne se serait passé comme dans le rêve. Il y  aurait eu aussi des pièges, des mauvaises surprises, des erreurs, des imprévus, etc.

Ne rêve pas ta vie, fais-la. Fais-la !

Et comment fait-on sa vie ? En faisant des choix. 
A la manière d’un livre dont tu es le héros : choisis.
La véritable vie a cet avantage que ce n’est pas le hasard qui en est le maître, mais la Providence, c'est-à-dire le hasard selon le cœur de Dieu. Lui sait ce qu’il y a de meilleur pour toi, et comme Il t’aime et qu’en plus Il est tout puissant, il n’y a pas de raison de ne pas Lui faire confiance !

Le tout est de savoir L’écouter, de savoir se laisser guider en essayant de comprendre le chemin qu’Il nous indique. Si tu ne sais plus où tu vas, n’accuse pas Dieu, mais règle ton sonotone plus fort ! Si vraiment tu ne comprends pas ce qu’Il te dit, mets-toi dans un endroit où « ça capte » et rends-toi vraiment attentif à ton interlocuteur !
Pour ça, pas besoin d’appeler le « service clientèle » pour te plaindre ; la meilleure façon d’ « avoir du réseau » pour communiquer avec Dieu, c’est la prière. Désolée, je n’ai pas d’autres recettes. Pour le lieu, une église est parfaite, surtout le dimanche, mais ta chambre ou n’importe quel autre lieu convient aussi très bien.
Autre chose, en quelques secondes au téléphone, on n’a le temps que de se dire des banalités ! « Salut, ça va, ouais, super, y fait beau... t'as vu le nouveau truc sur Snapchat ? C'est trop stylé ! » …ce ne sont pas des conversations comme celles-là qui fondent les vraies amitiés, tu le sais bien. Pour que l’amitié grandisse et se fortifie, il faut prendre du temps avec l’autre, prendre du temps pour l’autre.
Alors si tu décides de planifier dans ton emploi du temps certainement  surchargé (jamais trop pour voir un copain au dernier moment !) un petit temps pour le Christ, si tu lui laisses 3 ou 5 minutes réservées chaque jour, l’amitié va grandir, s’approfondir, et tu vas apprendre à Le comprendre, comme ton meilleur ami.
Il faut du temps, évidemment. Mais aucune amitié n’a jamais marché quand l’un des deux amis vient voir l’autre juste une ou deux fois par ans, quand ça ne va pas…. Pourquoi traiterions-nous Dieu  moins bien qu’un ami, en l’ignorant les ¾ du temps ? Commençons par lui présenter et lui offrir très simplement notre journée chaque matin en nous réveillant, puis par la lui raconter le soir, comme on partage ses joies et ses peines avec un ami…..
Si la prière est si importante, c’est que c’est grâce à celle-ci que tu pourras entendre le Seigneur et comprendre ce qui est le mieux pour toi (et ce n’est pas toujours ce que tu crois !), ce qui fera ton bonheur, ce qu’Il t’indique, et donc c’est grâce à la prière que tu pourras CHOISIR en toute liberté ton chemin particulier et unique.
Mais avant les engagements importants, comme l’investissement dans une œuvre ou une association, le mariage, la réponse à une vocation religieuse, etc., il y a tous les petits engagements de la vie quotidienne. Il ne faut pas les sous-estimer, parce que l’on ne saura pas s’engager véritablement plus tard si l’on n'a pas commencé à le faire dans les petites choses, dans les petits choix de la vie.

Ainsi, il est possible dès aujourd’hui de s’engager :

  • à travailler de son mieux,
  • à faire un effort pour être attentif et gentil avec celui qui passe pour le « boulet » de la classe,
  • à sourire en essayant de surmonter sa morosité ou sa mauvaise humeur,
  • à ne pas critiquer systématiquement le prof dès que l’on a une mauvaise note,
  • à aider spontanément sa maman et à obéir sans râler à son papa,
  • à être patient avec son petit frère exaspérant ou sa grande sœur autoritaire.

On peut s’engager aussi dans un mouvement. On s’engage par exemple lors de la promesse scoute, ou lorsque l’on décide de donner à son tour ce que l’on a reçu, en devenant chef.
Plus tard, il est possible de s’investir dans une aumônerie, dans une action bénévole (donner des cours à des enfants en difficulté, discuter avec des mendiants, rendre visite à des malades…).

Et l’engagement va d’ailleurs de pair avec la fidélité. Parce que par définition, nous avons à être fidèles à notre engagement, quel qu’il soit. L’engagement implique la fidélité, sinon il est faussé, voire, il n’existe pas.
***
Si tu veux faire de ta vie une aventure, prends des décisions, assume tes choix, ne te perds pas dans les regrets, fais ta vie ! Accepte-toi tel que tu es, Dieu t’a voulu et créé ainsi, mais en plus, Il t’aime ainsi ! Si tu rêves de voyager, de faire le bien à l’autre bout du monde où des enfants meurent de faim, de t’occuper de la terre entière, commence par ton petit bout de terrain, le petite coin de pays où tu vis, les gens qui t’entourent, ce sont eux qui sont pour l’instant ta mission : une mission spéciale, une mission de confiance ; c’est Dieu qui te l’a donnée !
***
Bonne route et comme saint Benoît le conseille, « Ecoute… incline l’oreille de ton cœur » ! Que la sainte Vierge Marie et ton Ange gardien t’accompagnent toujours et veillent sur toi ! Que le Seigneur te bénisse et te garde, qu’Il fasse sur toi rayonner Son visage !

Olivia D.
Poitiers ou Reims, entre 1999 et 2002, alors que j'étais jeune étudiante :)
[Un tout petit peu réadapté entre 2014 et 2020 ;)]

La prière du pharisien converti

Seigneur Jésus-Christ, 
prends pitié de moi, pécheur ! 
Toi seul peut me justifier, me "rendre justice" (faire de moi un juste), par la Foi et l'adhésion vitale à Toi, seul Juste.
Donne-moi Ton Esprit-Saint : qu'Il me guérisse, qu'Il augmente ma Foi et accorde ma prière, les désirs de mon cœur, à Ta très douce Volonté. 

Seigneur Jésus-Christ, prends pitié du pécheur que je suis ! Préserve-moi de l’illusion de croire que mes actes, mon éducation chrétienne ou ma condition sociale me rendent juste à Tes yeux. Donne-moi de me connaître en vérité et de vivre dans la confiance en Toi. Que je n’aie d’autre sécurité que Ton amour et Ta Miséricorde !
Amen.


Actio: Cette semaine je veillerai à ne me comparer à personne, conscient que la pensée « je ne suis pas comme… » est un poison qui ne peut mettre en moi que deux choses mauvaises : soit l’envie, la jalousie et la tristesse de « ne pas être aussi bien », soit la prétention et l’orgueil d’être « mieux ».

Dieu écoute le pauvre qui crie vers Lui nuit et jour

Que demander à Dieu, infiniment juste, qui ne fait pas attendre ceux qui le prient ?

Qu'Il me fasse justice ? 
C'est risqué.

Bien plutôt qu'Il me fasse miséricorde.
Avec le Publicain, l'Aveugle au bord du chemin, le Lépreux et le Pèlerin Russe, je ne peux que m'écrier: "Seigneur Jésus-Christ, Fils du Dieu Très-Haut, prends pitié de moi, pécheur".

Et puis l'Esprit-Saint.
Oui, il me faut lui demander puisqu'Il a promis de le donner à ceux qui l'en prient, puisque j'ai bien besoin d’être guéri par ce doux baume, puisque c'est Lui qui seul peut communiquer à mon cœur la Joie du Père et du Fils pour mon salut et celui de tous les sauvés, par la Foi en Jésus-Christ sauveur, mort et ressuscité pour nous.

En demandant à Dieu d'avoir pitié, et de nous donner Son Esprit, nous serons inondés de Sa Miséricorde, immergés dans la Joie de la Résurrection !

Avortement et Église Catholique

(Mis à jour en 2015)

Fin 2012, une jeune fille du foyer et deux de ses camarades de Première, m'ont demandé de leur parler, pour leur TPE sur l'avortement, du point de vue de l'Eglise Catholique sur ce sujet. Ça a été l'occasion d'un long dialogue, riche et plein de respect de part et d'autre.
J'ai essayé ici de rassembler l'essentiel de cet échange, en m'appuyant sur plusieurs sources (dont la principale était, je crois, catholique.org) - non sans y ajouter mon grain de sel - afin d'essayer de rendre le plus clair possible les raisons de la position de l'Église sur cette question qui n'a pas fini de secouer les consciences...
Trois points essentiels sont, à mon avis, à prendre en compte dans ce débat : qu'est-ce qu'une "personne" ? Comment en définit-on la dignité ? Être ou ne pas être désiré, telle est la question... ?
On notera que les raisons "religieuses" sont à peine invoquées... C'est que je suis convaincue que n'importe quelle personne de bonne volonté, intellectuellement honnête, peut, sans être croyant, être "logiquement" et "anthropologiquement" fermement opposé à l'avortement.


Aujourd’hui une grande majorité de Français est pour l’avortement légal perçu comme  un moindre mal, et même souvent comme un droit élémentaire et inaliénable de la femme. 

Attachée à la merveille qu’est la vie humaine dès son commencement, l’Église catholique s’y oppose fermement.

Rome incorrigible rétrograde ? Hostile au progrès en général et à la liberté des femmes en particulier ? S’opposer à l’avortement, n’est-ce pas irresponsable en restant insensible à la détresse de femmes qui ne peuvent pas garder leur enfant ?

Dans un premier temps, voyons les motifs « logiques » et anthropologiques d’être raisonnablement opposé à l’avortement.


“ Le droit d’avorter, n’est-ce pas pour une femme le droit de disposer de son corps librement, comme il lui plaît ? ”
Les femmes ont raison de tenir à leur liberté, en particulier celle de disposer de leur corps. Surtout quand ça les engage à vie ! Mais avorter ce n’est pas se faire arracher une dent : même tout petit, l’embryon humain est déjà (comme son nom l’indique !) un être humain ! Conçu d’un père et d’une mère il a dès la fécondation de l’ovule par le spermatozoïde une identité génétique à part entière. Si ce tout-petit-là – qui est absolument unique – est supprimé, il n’en existera pas de semblable à lui : les prochains seront ses frères ou sœurs, donc forcément différents...
Les droits d’une femme ne peuvent pas empiéter sur ceux d’un petit qu’elle porte... et dans le cas de l’enfant, il s’agit du premier droit inaliénable de l’être humain : vivre.

“ L’embryon est un être humain, oui, mais seulement après douze semaines. Avant cela il ne ressemble pas à un être humain... ”
Y a-t-il beaucoup plus de différence entre un embryon et un nouveau-né qu’entre un bébé et un homme adulte ? On ne peut tenir compte de l’apparence des êtres sans risquer de tomber dans l'eugénisme et le refus radical de la différence...
Est-ce que l’embryon devient subitement un être humain à la douzième semaine d’existence parce que la loi française se met à le protéger comme tel ? Prenons un exemple : imaginons que j’aie le droit d’avorter jusqu’au 11 janvier… Qu’est-ce que ça signifie ? …que le 12 janvier tout à coup l’embryon que je porte est une personne, alors que le 11, il ne l’était pas ? Devient-il soudain être humain alors qu’il n’était, quelques heures avant cela, qu’un vague amas de cellules ? Non, bien sûr. On voit bien qu’il y a là quelque chose que la raison humaine, si sa conscience n’a pas été trop obscurcie par une malhonnêteté intellectuelle et une mauvaise foi obstinées, ne parvient pas à accepter.
Sa vie humaine a vraiment commencé, il est tout simplement en train de grandir. Très vite d’ailleurs, car chez le tout petit, tout est à croître !

“ Il n’est pas un être humain, puisqu’il ne peut pas vivre sans sa mère, par lui-même ! ”
Un bébé de trois mois non plus ne peut pas vivre sans sa mère. S’il n’est pas nourri et protégé par les autres, il meurt. 

“ Oui mais avant que ce soit légal, cela existait déjà, il ne faut pas se voiler les yeux... Avant que l’avortement soit autorisé, beaucoup de femmes mouraient parce qu’on faisait ça mal... ”
Prenons un exemple parallèle : le cas de l’excision.
C’est une mutilation épouvantable, malheureusement encore très pratiquée en Afrique. Beaucoup de femmes meurent des suites de ce rituel, pour des questions de mauvaise hygiène dans l’intervention, d’hémorragie, etc. Si elle était pratiquée par des chirurgiens plutôt que par les « apprentis sorciers » des villages, il n’y aurait sans doute plus aucune de ces « morts accidentelles »… Alors, faut-il légaliser l’excision pour en sécuriser la pratique ?

“ Mais si la mère ne peut pas aimer son enfant, une fille violée, par exemple ? ”
Commençons par dire que, si cet exemple est le plus souvent avancé comme argument en faveur de l’avortement, il concerne en fait très peu de cas… selon les pays, moins de 0,15%, dans d’autres à peine 0,025%….
Il n'empêche  que le viol est un acte atroce. La femme qui en est victime, brisée, doit être soutenue, aidée, autant qu’il est possible. Toutefois le drame a été commis, et de cet acte sexuel qu’elle n’a nullement souhaité, est issu un petit être en croissance qui est déjà humain, donc infiniment respectable. Oui, son père est un criminel, bien sûr sa mère ne l’a pas désiré. Mais lui, ce petit, il n’y est pour rien. Il est innocent, et maintenant qu’il existe, il a le droit de vivre.
Le fait de causer du mal à une autre victime innocente, en plus de celui causé à la mère, n'est pas une réaction appropriée : les sanctions doivent s'appliquer au violeur et non à l'enfant.
Lors du drame d’un viol, on ne répare pas les souffrances en tuant un innocent. Personne n’a demandé à ce qu’il vienne, pas même lui (aucun enfant ne le fait), mais cela ne saurait justifier qu’on s’en débarrasse parce qu’il dérange. La femme qui a déjà subi le traumatisme du viol n’a pas besoin qu’on y ajoute celui de l’avortement.
Car l'avortement est toujours une blessure d’une incroyable profondeur (contrairement à ce que prétendent beaucoup qui ont intérêt dans la question - aux E.U. par exemple "l'industrie de l'avortement" représente 1 milliard de "chiffre d'affaire"... sans parler du trafic d'organes que pratique le Planning Familial [1]), car elle touche à la faculté de transmettre la vie qui est dans l’essence même de l’identité de la femme. On peut comprendre que la femme après avoir accouché ne puisse pas élever cet enfant qui lui rappelle son traumatisme. Si sa mère ne désire pas l’élever elle-même, nul ne peut le lui reprocher. Il existe la possibilité pour elle d'accoucher sous X, et ainsi rester anonyme et le confier à une famille qui voudrait élever un enfant. De nombreuses associations proposent aussi de trouver des familles d’accueil qui vont l’accompagner pendant sa grossesse et qui sont prêtes à garder l’enfant si, une fois le premier choc passé, elle ne se sent pas capable de le garder.

“ Mais cet enfant, qui commence si mal sa vie, il ne sera pas heureux ! ”
Qu’est-ce qui nous dit qu’il ne le sera pas ? D’abord, nous savons bien que nombreuses sont les personnes qui, par leurs circonstances, avaient « tout pour être heureuses », et pourtant ne l’ont pas été. Au contraire, d’autres, qui étaient plutôt « mal parties », ont tordu le cou à la fatalité et ont merveilleusement « réussi leur vie ». Pour vivre heureux, il faut d’abord vivre ! Ne pas lui donner cette chance, c’est opter pour l’extermination de tous les malheureux en décrétant à leur place que leur vie ne vaut pas la peine d’être vécue...

“ Pourquoi donner la vie à un enfant handicapé, sachant qu’il va souffrir ? ”
Il est faux de prétendre qu’un enfant handicapé est forcément malheureux. Et s’il est vrai qu’il va souffrir, ça ne justifie aucunement qu’on le tue. Nous passons tous par la souffrance à des degrés divers, sans que ça nous ôte le droit de vivre. La dignité de la personne handicapée, qui n’est aucunement atteinte par son handicap, interdit qu’on s’en débarrasse.
Est-ce que les personnes qui prétextent le bien de la personne handicapée pour justifier sa suppression sont vraiment honnêtes ? Ne s'agit-il souvent pas plutôt de leur propre bien être, qui craint d’avoir à s’occuper d’un plus faible, d’un "non-productif", d’un "poids" pour la société ?

“ Finalement, l’avortement est un problème uniquement féminin : les femmes restent seules au bout du compte devant la décision d’accueillir ou non l’enfant à naître ... ”
C’est souvent le cas hélas mais bien anormal car on oublie un peu vite qu’il y a exactement autant d’hommes que de femmes concernés par l’avortement. Il n’y a que dans les chansons de Goldman qu’on peut faire un bébé toute seule ! L’enfant n’est pas plus celui de la mère que du père. Autant que les femmes, les hommes ont le devoir d’assumer les conséquences de leurs actes et la femme doit exiger la responsabilité paternelle de celui qui s’est uni à elle.
Et vice-versa, l’homme ne devrait pas être exclu de cette décision, comme si elle ne le concernait pas. Même si malheureusement, à cause d’une aberration juridique, le père ne peut pas protéger son enfant de la décision que prendrait la mère d'avorter. Aberration qui repose sur l’idée aussi diffuse que scientifiquement fausse que "c'est son corps". Non, personne n’a jamais été « le corps de sa mère » ! Le petit qui grandit en elle, ce n’est pas « son corps ». (D’un point de vue juridique, en effet, si une femme décide d'avorter, l'homme ne peut s'y opposer, car il n’est considéré le père que d'un enfant né et n'a pas son mot à dire si "on" décide de supprimer son petit... il faut donc prendre aussi en compte ces situations, dans lesquelles le père veut s'opposer à un avortement mais ne le peut pas).

“ Quand malgré la lâcheté de son conjoint et l’incompréhension de son entourage une femme décide de garder un enfant qui arrive au mauvais moment, ne s’enlise-t-elle pas dans une détresse plus grande que n’aurait été celle d’un ‘IVG’ ? ”
A l’heure de devenir mère, qu’elle décide de confier son enfant ou de l'élever elle-même, une femme a besoin d’être aidée. Elle vivra des moments difficiles, mais tous doivent s’efforcer de ne pas la voir contrainte à l’irréparable pour des raisons matérielles. Ces tourments (réels) ne peuvent cependant pas effacer la vraie joie de donner la vie, d’être mère.
Les femmes qui songent à avorter méconnaissent bien souvent le drame psychologique que représente en fait un tel acte. Traumatisme aussi connu que coupablement caché aux femmes par de nombreuses équipes médicales, planning familial, etc. …sans parler des pressions que ceux-ci exercent bien souvent sur les femmes enceintes, soit parce que « vous êtes trop jeune… », « trop vieille », « risques de malformation », etc.)
Nombreux sont les témoignages de celles qui n’ont jamais pu oublier qu’elles étaient mères d’un petit qui n’avait jamais vu le jour... de celui ou celle qui aurait pu être là aujourd’hui… qui comptent secrètement pendant de nombreuses années : « Aujourd’hui, il aurait 4 ans… 9 ans… »… et qui ne peuvent voir un enfant dans sa poussette sans que cela ne ravive leur plaie restée ouverte.

L’enjeu essentiel du débat : l’embryon est-il ou non une personne ?

- Si tout le monde n’est pas d’accord sur ce point, au moins, tout le monde doit bien s’accorder sur le fait que cet embryon, dès le premier instant de sa conception est une « vie humaine » (de même que l’on parle de vie végétale, de vie animale, là il s’agit d’un « petit d’homme », c’est donc un humain, et il est en développement et croissance, il est animé, c’est ce qu’on appelle la vie). Personne ne peut donc nier que, dans l’avortement, c’est une vie humaine que l’on supprime. Toute la question est en fait de savoir si ce tout petit est une personne, c’est sur cela que reposent le débat, les désaccords, les différentes prises de position.
Il faudrait se poser plusieurs questions : Qu’est-ce qu’une personne ? Comment savoir quand on devient « personne » ? Quels sont les critères… ?
Pour un chrétien, dès le moment de sa conception, l’être humain, créé à image de Dieu, est une personne, et sa vie est sacrée dès lors qu’il existe.
Cela, en dehors de la foi, le chrétien ne peut pas le démontrer, c’est-à-dire que l’on ne peut prouver à personne que l’embryon est une personne. Mais de la même manière, impossible à celui qui soutient le contraire de le prouver.
Prouve-moi que ce petit être, à 2 jours, 3 semaines, 11 semaines… n’est pas une personne… Impossible.
(On voit d’ailleurs bien des incohérences sur cette question… La société, selon que ça l’arrange ou pas, considère l’embryon « enfant » ou « simple amas de cellules » d’une manière tout à fait aléatoire. Par exemple, dans le cas de l’avortement, c’est toujours un « amas de cellules », dépourvu de droits, d’égards et de compassion… et pourtant, lorsqu’il y a par exemple un accident de voitures – ou lors de l’attentat du 11 septembre – en parlant de la mort d’une femme, enceinte d’un ou deux mois, tout d’un coup l’on dit : une femme et l’enfant qu’elle portait ont trouvé la mort… ». Et tout le monde s’émeut. De même, sur certains paquets de cigarettes on trouve l’avertissement : « Fumer nuit à la santé de votre enfant », accompagné d’une belle photo d’embryon !
Quel est donc le critère : si l’on n’est pas désiré, on n’est pas une personne ? Seulement si l’on est désiré, on a droit à la vie ?).
- Si personne ne peut affirmer que l’embryon n’est PAS une personne humaine… est-il raisonnable de « prendre le risque » de tuer une personne ?
Un chasseur tirerait-il dans un fourré où il a vu bouger quelque chose s’il a le MOINDRE doute que cela puisse être une personne? Même s’il était presque sûr, à 98%, que ce n’est qu’un animal… il reste 2%... S’il tire alors qu’il a ce doute, c’est un meurtrier, au moins en puissance.
- Impossible donc de prouver, et même d’être sûrs, que cet embryon que l’on arrache du ventre de sa mère, n’est pas une personne.
Et on en revient à l’absurdité du « jour établi » par la loi. Le 12 janvier c’est une personne, mais le 11 ça ne l’était pas… Pourquoi ? Parce que la loi l’a décidé. Ah… ? Mais la loi n’est pas La vérité, et ce n’est pas parce que quelque chose est légal que c’est moral. « C’est permis, donc c’est bien. ». Non. Dans certains États, la peine de mort est légale. Dans certains États, les drogues sont légales. Dans certains États, la polygamie est légale. Dans certains États, la lapidation pour adultère est légale.
- Enfin, en imaginant que l’on arrive un jour à prouver que l’embryon, jusqu’à telle phase de son développement n’est pas une personne, il restera une chose certaine : si nous l’éliminons, il ne le deviendra jamais. Nous lui enlevons cette possibilité.
Avant d'être ce que nous sommes aujourd'hui, nous avons tous été embryons un jour. Impossible de devenir cette personne que nous sommes sans passer par la phase embryon. Si j’arrache la petite pousse, même encore souterraine d’un châtaignier, qui est déjà un grand-châtaigner-en-devenir, celle-ci ne le sera jamais. Avec l’avortement, tout le monde doit bien admettre que nous éliminons au moins « une personne humaine en puissance ». 

Quelle est donc la position de fond de l’Église sur l’avortement ?

  • L’enfant encore à naître, dès l’instant de sa conception, alors qu’il n’est encore qu’un tout petit embryon a droit à la même dignité (qui commence par le droit à la vie) que toutes les personnes humaines. Si l’on ne peut pas définir l’instant à partir duquel l’ovule fécondé est pleinement une personne humaine, il n’y a pas d’autre solution acceptable que de lui donner dès l’instant de la fécondation tous les droits d’une personne humaine.
  • L’Église est contre l’avortement car elle est toujours pour la vie et la protège inconditionnellement, surtout là où elle est la plus faible, fragile et vulnérable. C’est ce qu’elle fait tout au long de l’existence humaine (malades, personnes handicapées, vieillards, pauvres...). L’Église place la personne et sa dignité au centreLe droit à la vie est le premier droit de toute personne, c’est pourquoi ce droit doit être particulièrement protégé.
  • Tuer une personne est un meurtre. Considérant l’embryon dès le premier instant de sa conception comme une personne, L’Église ne peut donc être que fermement opposée à l’avortement. Et plus la personne assassinée est faible, plus le meurtre et coupable. Or, nul n’est plus faible qu’un embryon.
  • Il est utopique de chercher à avoir un monde sans guerre, injustice, violence, exclusion, torture, tant qu’on laissera se dérouler cette première des guerres, violence, injustice, exclusion, torture. Surtout qu’elle touche ici à ceux qui n’ont pas même leurs cris pour se défendre. Mère Térésa rappelait courageusement devant le Sénat Américain : "Quand l’enfant devient l’ennemi n° 1, alors tout homme est susceptible d’être mon ennemi à abattre. Que tous ceux qui ne peuvent garder leur enfant me le confient".

“ Mais lorsque la mère est en danger ? La mère doit-elle préférer sa vie ou celle de son enfant ? ”
Bien sûr, la vie d’un petit peut mériter tous les sacrifices, même le plus grand de tous. Mais quand l’Église nous annonce la beauté de la vie humaine dès son commencement, quand elle nous invite à la contempler et à la protéger courageusement, elle n’entend pas prendre à la place des personnes une telle décision.
Concrètement, l’Église ne dit pas que la vie de l’enfant doit être préférée à celle de la mère, donc, si par exemple une femme enceinte découvre qu’elle est atteinte d’un cancer, et que pour avoir la possibilité d’en guérir elle doit subir un traitement qui met en danger la vie de l’enfant, le couple a le droit de choisir qu’elle suive ce traitement.
En canonisant des personnes qui ont choisi de donner leur vie pour leur enfant (décidant d’attendre de mener la grossesse à terme pour commencer le traitement, afin que l’enfant vive, même si cela met alors en danger leur propre vie), l’Église n’entend pas exiger ce choix à ceux qui se trouvent dans cette situation, mais reconnaître un acte héroïque de don de soi pour le prochain, comme elle le fait dans le cas de personnes qui ont donné leur vie pour d’autres, par exemple dans les camps de concentration.


Enfin, on ne peut pas dire que l’Église considère l’avortement comme un péché extrêmement grave sans également rappeler que rien n’est au-delà de la miséricorde de Dieu, que tout peut être pardonné si ce pardon est demandé d’un cœur sincère.

Redisons aussi que nous savons bien que la plupart des femmes qui ont avorté ne l’ont pas fait de gaieté de cœur, mais ne sachant que faire d’autre, parfois avec des pressions immenses de la part de leurs familles et du corps médical.
Les chrétiens doivent être tout particulièrement solidaires et compatissants envers les personnes (hommes ou femmes) qui vivent dans l’amertume qui suit un avortement. Mais il ne s’agit pas de juger qui que ce soit : nombreuses sont les femmes aujourd’hui qui ont avorté sans savoir ce qu’elles faisaient, ou encore sous la pression de leur entourage. Proclamer la vérité n’est jamais condamner son prochain, mais lui ouvrir les yeux, et le libérer. Vérité et Miséricorde doivent toujours se donner la main.


Une précision... importante!

Il faut toujours distinguer – et il aurait fallu le dire en prélude – la personne de ses actes. Condamner l’acte, ce n’est pas condamner la personne qui l’a commis.

(cf. dans l'Evangile selon saint Jean [Jn 8, 1-11], la fin du dialogue de Jésus avec la "femme adultère": "Moi non plus, je ne te condamne pas ; va, et désormais ne pèche plus". C'est bien le péché qui est condamné, alors que la femme, elle, est pardonnée. En même temps qu'elle est donc exhortée à ne plus commettre le mal, elle est invitée, envoyée à une vie nouvelle...).
Il y a d’ailleurs plusieurs distinctions sur lesquelles il serait bon de s’arrêter, mais je me contente ici de les signaler.
Il faut distinguer :
- La personne/son acte (ex : la mère qui avorte / l’avortement).
- Les circonstances/l’enfant (Distinguer les « circonstances de la conception » de « l’objet de la conception », c’est-à-dire de celui qui en est le « résultat » et qui n’a aucune responsabilité dans les circonstances qui entourent son « arrivée ». Ex : Les circonstances des parents – pauvreté, etc. ; circonstances de la conception – enfant non désiré, viol, etc. ; circonstances du bébé à naître – malformation, etc. sont une chose. L’enfant, autant pourvu de dignité et de droit à la vie que tout être humain, en est une autre). L’enfant aurait-il moins de dignité, selon ses circonstances ? La dignité de chacun dépend-elle de ses circonstances ? De quoi dépend le droit à naître ?

“ Pour conclure ? ”

“ La vie humaine doit être respectée et protégée de manière absolue depuis le moment de la conception. Dès le premier moment de son existence, l’être humain doit se voir reconnaître les droits de la personne, parmi lesquels le droit inviolable de tout être innocent à la vie. ” (CEC, § 2270)

Avortement: extrait du catéchisme pour adultes


"L'avortement est, de loin, par le nombre, la manifestation la plus grave du mépris de la vie de l'innocent. "Dès le moment de sa conception, la vie de tout être humain doit être absolument respectée" (Donum vitae, introduction).
La culture, les conditions économiques et sociales jouent un rôle considérable dans le fait que des couples envisagent l'avortement comme une solution à des problèmes qui peuvent être très réels.
Cependant, il faut affirmer qu'objectivement l'avortement est un acte très grave. Le concile Vatican II affirme que l'avortement est un crime abominable (cf. GS 51) parce que Dieu, maître de la vie, a confié aux hommes le noble ministère de la vie et que, précisément, ils abusent de cette confiance en devenant les meurtriers de ceux dont ils sont appelés à être les protecteurs.
S'il existe des cas de détresse tragiques, les dispositions actuelles de la législation française contribuent, malgré leurs bonnes intentions, à obscurcir la conscience.
"C'est légal donc c'est moralement permis", pense-t-on trop facilement. La législation de l'avortement et la complaisance d'une partie du monde médical tendent à banaliser l'avortement dans l'opinion publique. L'avortement, même thérapeutique, n'entraîne pas moins la mort d'un innocent par le fait de ceux-là mêmes, parents et médecins, à qui il est confié.
Et c'est pour attirer l'attention sur la gravité de cet acte que le droit de l'Église fait encourir une "excommunication" (qui interdit la vie sacramentelle) à celui qui, le sachant et le voulant, provoque un avortement.
Le scandale de l'avortement exige de chacun les plus grands efforts pour changer les causes sociales et culturelles qui le provoquent.
C'est un grave devoir d'aider les femmes en difficulté et de soutenir ceux qui donnent aux familles les moyens d'assumer leurs responsabilités devant une vie humaine commencée.
C'est aussi un grave devoir d'accueillir avec charité les femmes qui ont connu l'avortement, afin de leur manifester la miséricorde de Dieu et de leur permettre un nouveau départ."
Les évêques de France, Catéchisme pour adultes, 1991 (n° 579)

POUR ALLER PLUS LOIN…

Textes et documents de référence sur l'avortement : 

Documents émanant du Vatican
  • Déclaration 'QUESTIO DE ABORTU' sur l'avortement provoqué
  • Instruction Dignitas personae, (diginité de la personne) sur certaines questions de bioéthique, 12 Décembre 2008, Congrégation pour la doctrine de la foi
  • Communiqué de l’Académie pontificale pour la Vie sur la "pilule du lendemain", 31 octobre 2000
Documents de l'Eglise en France

      Articles et documentation

      • Simples questions sur la vie, satifecit, 4ème partie, chapitres : "Et l’avortement ? Et après un avortement ? Et si notre enfant est handicapé ?"
      •  « Comment faire baisser le nombre des avortements en France ? », Interview de Anne Lannegrace, Directrice adjointe du Service national famille et société à la Conférence des évêques de France dans La Croix du 2 février 2010

      Il faut enfin citer http://www.ivg.net/http://www.sosbebe.org/ et http://www.alliancevita.org/2013/01/je-suis-enceinte/, sites et guides très complets d'aide aux femmes confrontées à l'avortement.

      [1] Et avec ça ? Un foie de foetus ?